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Les algues vertes sont-elles toxiques pour l’homme ?

Lorsqu’elles sont fraîches, les macroalgues vertes ne sont absolument pas toxiques pour l’homme. Deux espèces d’algues vertes, de nom commun « Laitue de mer » et « Aonori », sont d’ailleurs officiellement listées comme algue alimentaire en France.
C’est lorsqu’elles entrent en phase de décomposition que les algues vertes présentent un risque sanitaire et ce phénomène n’est pas propre aux algues vertes mais bien à tout organisme vivant. La décomposition d’une quantité massive de matière organique en conditions anoxiques (appauvries en oxygène) entraine la production et la libération d’un gaz hautement toxique : l’hydrogène sulfuré ou sulfure d’hydrogène (H2S). Les particularités des dépôts massifs d’algues vertes (fermentation rapide, grosse biomasse surtout au printemps et en été, structure très colmatant) engendrent des risques sanitaires élevés sur les plages. Ce gaz incolore et connu pour son odeur d’œuf pourri, provoque une anesthésie olfactive à concentration élevée. La gravité et les symptômes (atteintes des muqueuses oculaires et respiratoires, du cœur et du cerveau) dépendent de la fréquence et du niveau d’exposition par inhalation au H2S. Une perte de connaissance soudaine et une mort immédiate peuvent survenir au-delà de 1000 ppm.
C’est dans ce contexte que l’ensemble des opérateurs sur les chantiers de ramassage d’algues vertes doivent être munis au minimum d’un détecteur de gaz H2S et d’un masque filtrant anti gaz. L’ensemble des mesures de sécurité et prévention est détaillé dans « le guide pour la protection des travailleurs exposés aux algues vertes » téléchargeable à l’adresse suivante : https://bretagne.dreets.gouv.fr/sites/bretagne.dreets.gouv.fr/IMG/pdf/guide-algues-vertes-web-juin-2021.pdf

Les zones à risque de putréfaction des algues vertes font l’objet d’une signalisation (voire même d’une interdiction d’accès en cas de danger avéré pour le grand public) et sont soumises à un réseau de surveillance via l’installation de capteurs de H2S depuis 2022 financé par les services de l’Etat en partenariat avec ARS dans le cadre du PLAV (Plan de Lutte contre les Marées vertes).
En 2021, le CEVA a publié un rapport suite à une étude nommée « IZAR » (« Identification des zones de dépôts d’algues à risque en Bretagne »), financée par la Préfecture de Région. Son objectif a été d’apporter une analyse plus approfondie des phénomènes de putréfaction algale qui peuvent avoir lieu de manière récurrente ou ponctuelle sur le littoral breton. Un travail de terrain et de cartographie a été menée sur 4 ans (2019-2022) afin de mieux caractériser et localiser les sites « potentiellement dangereux » via différentes mesures standardisées des émissions de H2S provenant des dépôts et une photo interprétation des zones concernées sur le littoral breton. Cette approche reste probabiliste mais permet d’apporter des éléments mobilisables par tous les acteurs publics.

Quatre types de dépôts putréfiants ont été définis :

  • dépôts putréfiés et “encroûtés” d’algues vertes
  • échouages d’algues vertes ou sédiments en putréfaction
  • plaques d’algues et sédiments en putréfaction sur vasières
  • autres cas (algues rouges ou brunes, sédiments nus en putréfaction, etc.)

Pour des compléments d’information sur les recommandations portées par l’ARS : https://www.bretagne.ars.sante.fr/les-algues-vertes

Pour télécharger le rapport IZAR : https://www.ceva-algues.com/document/rapport-izar/

Pour des compléments d’information sur la réglementation des algues alimentaires et des aptitudes culinaires de la Laitue de mer :

https://www.ceva-algues.com/document/synthese-reglementaire-algues-alimentaires/

https://www.ceva-algues.com/document/laitue-de-mer/