Les marées vertes résultent-elles uniquement des activités d’élevage porcin en Bretagne ?
D’après le recensement agricole de 2020 (source : agreste DRAAF Bretagne), la Bretagne est la première région agricole en termes de cheptel animal, avec 56 % du cheptel porcin français, 21 % des vaches laitières et 32 % des volailles de chair de la France métropolitaine. L’activité agricole utilise 59 % de la superficie régionale (contre 49 % à l’échelle de la France métropolitaine). L’intensification de l’agriculteur en Bretagne a été particulièrement significative entre 1970 et 1990 avec une modification des pratiques agricoles (augmentation de la taille des exploitations, de la production de maïs, de la production de lisier, et utilisation d’azote inorganique comme fertilisant additionnel pour les cultures). L’augmentation de ces intrants azotés (inorganiques ou organiques issus des déjections animales) et les modifications dans les pratiques et systèmes de culture ont conduit à une augmentation des concentrations en nitrates dans les rivières. Ainsi, la pollution azotée diffuse dans les bassins versants bretons, responsable de la diminution de la qualité des eaux de surface et des proliférations d’algues vertes sur le littoral, provient de l’ensemble des activités agricoles faites sur le territoire et pas seulement des élevages porcins (certaines des baies concernées par de grosses proliférations ne comportent pas ou quasiment pas d’élevage porcins).
Quelques références à citer :
http://www.draaf.bretagne.agriculture.gouv.fr/
Merceron (1999) Pollutions diffuses: du bassin versant au littoral.
Aquilina, L., Vergnaud-Ayraud, V., Labasque, T., Bour, O., Molenat, J., Ruiz, L., … & Longuevergne, L. (2012). Nitrate dynamics in agricultural catchments deduced from groundwater dating and long-term nitrate monitoring in surface‐and groundwaters. Science of the total environment, 435, 167-178.